par David Langstroth

Qui ne se passerait de stress, de maladies cardiaques, d’ulcères, de dépressions et de relations lamentables?

Et qui , en lieu et place, ne rêverait pas plutôt de l’emploi parfait: motivant et procurant de profondes satisactions, bien payé et flanqué d’un horaire plutôt agréable, de surcroît sans échéances à remplir? Qui ne rêverait pas d’un patron attentif et sensible, uniquement concerné par notre bien? Malheureusement, vous vous en doutiez un peu, un tel emploi n’existe pas. Et même si un tel emploi existait effectivement, imaginez-vous le stress qu’entraînerait la compétition pour l’occuper? Peut-être, vous direz-vous, vaut-il mieux tout abandonner et aller s’asseoir au bord d’une rivière pour y cultiver des pensées tranquilles. Oui, peut-être: le temps d’être tenaillé par la faim et chassé par un ciel pluvieux. Et ensuite? Non, nous désirons la sécurité financière que seul un emploi au salaire décent peut nous apporter, sans pour autant devoir un jour figurer sur la liste des cinquantenaires victimes d’une crise cardiaque, d’un burn out ou de toubles musculo-squelettiques. La solution existe-t-elle? Et si oui, quelle est-elle?

En principe la réponse est plutôt simple. Le stress est le produit de la convergence de deux facteurs: l’environnment (au sens le plus large) et la manière de réagir (au sens le plus large). Si vous ne pouvez pas agir sur votre environnment, agissez sur vous-mêmes. Le stress est ce que nous nous faisons à nous-mêmes en réaction aux stimulations de l’environnemnent. Si vous arrivez à réaliser ce que cela implique vous aurez fait le premier pas vers la gestion du stress. C’est ici qu’entre en jeu la Technique Alexander.

Frederick Mathias Alexander (1869-1955) était un acteur-récitant shakespearien qui commença à souffrir d’enrouements et de problèmes vocaux récurrents. Heureusement pour nous, il ne se limita pas à attribuer ses difficultés au stress, mais il se posa la question de savoir s’il ne contribuait pas lui-même à leur manifestation. A cette fin, il entreprit de s’étudier devant un miroir pour essayer de découvrir ce qu’il pouvait faire pendant les représentations qui pouvait causer ses problèmes de voix. Ses observations lui révélèrent que les diverses stimulations liées aux représentations créaient en lui une série de réactions habituelles, en particulier un raidissement des muscles du cou et une rétraction de la tête vers l’arrière et le bas, ce qui avait pour résultat de comprimer sa colonne vertébrale et de réduire sa stature. Après une longue période d’expérimentations, Alexander réussit finalement à répondre aux exigences de ses représentations sans activer ce schéma de réactions destructives. Il apprit ainsi à faire face aux exigences de son métier sans plus connaître l’emprise du stress.

Ce qu’Alexander découvrit était bien plus qu’une technique pour acteurs présentant des problèmes vocaux, mais un principe général applicable par tout un chacun. Il peut être démontré que la plupart des gens, tout comme Alexander, développent le même schéma fondamental de réactions habituelles, qui limite les performances scéniques et, à long terme, influe sur la santé. Dans la Technique Alexander ce schéma de réaction porte le nom de mauvais usage de soi.
La raison de la quasi universalité de ce schéma de mauvais usage est qu’il est l’inévitable résultat de la perturbation de mécanismes fondamentaux d’équilibre et de maintien dans le corps humain. Alexander découvrit que ce maintien et cet équilibre dépendaient d’une certaine relation dynamique entre la tête, le cou, la colonne vertébrale et les membres et que quand cette relation fonctionnait correctement elle établissait une bonne coordination générale dans toute activité et assurait un bon plutôt qu’un mauvais usage de soi. Il appela cette relation le contrôle primaire dans l’usage de soi-même. En interférant avec ce mécanisme, nous créons des contraintes et des distorsions chroniques qui conduisent inéluctablement aux conséquences physiques et mentales souvent étiquetées sous l’appellation de troubles ‘liés au stress’. En apprenant à réactiver et à préserver le contrôle primaire nous retrouvons graduellement notre maintien naturel dans nos diverses activités et en même temps nous augmentons progressivement notre capacité à gérer différentes situations sans nous nous faire du tort.

Par exemple, la personne qui raidit habituellement le cou devant l’ordinateur, rétracte la tête vers l’arrière et vers le bas en compressant la colonne vertébrale et qui garde les yeux figés sur l’écran, se maintiendra tout au long de la journée dans un état de tension tel qu’il faudra probablement la ramasser à la petite cuillère en fin de journée. Elle terminera probablement la journée avec un mal de tête, des yeux douloureux et une tension artérielle élevée. Ce sont ces tensions quotidiennes-là qui, quelques années plus tard, feront de cette personne une bonne candidate à une attaque ou à tout autre trouble ‘lié au stress’. L’augmentation du nombre de pressions diverses subies au cours de la journée, que ce soit sous la forme de clients difficiles ou d’échéances à remplir, augmentera les effets des schémas de tensions et de mauvais usage de soi. Cette personne cherchera peut-être alors des compensations dans une nourriture malsaine et dans les quelques verres superflus qu’elle prendra après le travail. Le mauvais usage de soi est un cercle vicieux où le stress nourrit le stress.

La Technique Alexander vous montre comment transformer cette situation en cercle vertueux. En apprenant à éviter les schémas de réaction habituels liés à sa profession et à les remplacer par une amélioration de l’usage de soi en activant consciemment le contrôle primaire vous vous sentirez plus légers, plus libres et plus à l’aise. Les exigences professionnelles sembleront moins difficiles et vous pourrez les affronter avec plus d’enthousiasme et de succès. Les tensions et les douleurs, les faiblesses et les limitations – même celles qui vous semblent liées à l’âge – vont diminuer, et vous connaîtrez une amélioration graduelle de votre bien-être et de votre santé générale.

La Technique Alexander est un processus éducatif qui mise sur le long terme. En commençant à améliorer l’usage de vous-mêmes vous investissez sur votre futur et il est important de bien vous y prendre. Nos schémas de mauvais usage ont été mis en place et entretenus tout au long de notre vie et nous aurons besoin d’une aide très précise dans nos tentatives pour nous en débarrasser. Pour cette raison vous ne pouvez l’apprendre proprement au sein d’un groupe ou à partir d’explications livresques. Les mauvaises conceptions que les gens peuvent en retirer de cette manière-là peuvent s’avérer plus dangereuses que les problèmes qu’ils désiraient résoudre au départ. Des leçons individuelles avec un professeur qualifié restent la meilleure garantie de l’obtention de bénéfices certains pour votre investissement.

Le stress peut vous incapaciter et limiter votre potential. Il peut même tuer. La Technique Alexander est un moyen scientifiquement défendable et entièrement pratique de se défaire de l’emprise du stress. Ne croyez-vous pas qu’elle mérite que vous cherchiez à en découvrir un peu plus? Pour un avis ou plus d’informations contacter Alexander Technique Atlantic: (902) 346 – 2065.

Mes remerciements à David Langsroth pour son aimable autorisation de traduction de son texte ‘Don’t be victim of stress’ à partir de son site
www.alexandertechniqueatlantic.ca

Traduction de Athanase Vettas
www.techniquealexander.be
Bruxelles – Belgique
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