La Technique Alexander et le traumatisme psychophysique

En quoi la Technique Alexander, qui est avant un processus d’auto-rééducation, peut-elle aider une personne souffrant des suites d’un traumatisme psychophysique ?

Quiconque a fait l’expérience d’un événement traumatique en gardera des traces qui vont, entre autres, altérer la perception de soi, des autres et du monde, avec un intensité et à un degré différent de ce que peuvent imaginer la majorité des gens.

D’un autre côté, qui peut prétendre avoir une perception de la réalité totalement fiable et exempte de distorsions ?
Cela signifie qu’un événement traumatique n’est pas forcément vécu comme tel, ce qui complique les choses.
Un événement ne se définira comme traumatique que selon la capacité d’intégration d’une personne donnée à un  moment donné.

D’une manière générale, on peut dire que la Technique Alexander vise à nous aider à acquérir des sensations plus fiables pour améliorer l’usage que nous faisons de nous-mêmes,
en vue de réaliser ce qui nous importe dans un processus qui nous permet de redresser la barre au mieux selon la direction que nous nous sommes fixée.

C’est cette expérience du changement qui est très utile pour les personnes qui restent fragiles longtemps après un événement traumatique malgré les traitements divers et un retour à la vie relativement supportable et d’apparence normal.

Cette meilleure perception de soi que rééduque la Technique Alexander permet de mieux ressentir, reconnaîre, accueillier et accepter l’état dans lequel nous nous trouvons à un moment donné, pour nous ouvrir à la vie qui continue.
Pour ensuite utiliser cet état de détachement, de mise à distance intérieure consciente, comme nouvelle référence, comme point de départ pour un mouvement plus juste ou une réaction plus appropriée.
Pour nous donner l’occasion de faire de nouvelles expériences qui ne soient pas ‘contaminées’ par nos pensées, émotions et schémas neurosmusculaires habituels.
Des expériences qui soient liées à un corps plus vivant, moins figé et plus confiant dans l’avenir.

La Technique Alexander peut aider la personne qui reste fragile à mieux percevoir et accepter son état psychophysique du moment et lui donner les moyens de créer une relation à elle-même qui lui permettra de s’ouvrir à chaque fois un peu plus à des sensations nouvelles liées à une meilleure réorganisation de son corps, menant progressivement à une confiance accrue en ses propres sensations.

La prise en charge psychologique relève de la psychothérapie et le traitement médical de la psychiatrie.
Ce n’est pas du ressort de la Technique Alexander qui appartient au domaince de l’éducation somatique.
Par contre, elle offre une aide complémentaire indéniable pour les personnes qui sont ou ont été en traitement
et veulent retrouver une relation à elles-mêmes plus confiante et découvrir ou redécouvrir le chemin vers un potentiel oublié ou nouveau.

La Technique Alexander s’intéresse à la globalité de l’être humain en action, en particulier au moment où il se prépare à agir et où il peut encore agir sur lui-même, afin d’éviter que les habitudes néfastes ne prennent continuellement les devants.

La Technique Alexander apprend à, moment après moment, en situation réelle et dans la vie de tous les jours, marquer un moment d’arrêt intérieur et rediriger son énergie et son attention vers un potentiel de réorganisation de soi inné et toujours accessible, même s’il est parfois enfoui assez profondément par des années de comportements habituels qui en barrent le chemin par des schémas bien inscrits dans le corps, mais heureusement pour nous, pas à l’encre indélébile.

Les personnes avec un passé traumatique qui font appel à la Technique appartiennent, selon mon expérience, principalemen aux trois catégories suivantes:

Tout d’abord, celles qui ont suivi des traitements psychothérapeutiques et psychiatriques, qui ont donc déjà un chemin derrière elles, et qui veulent ‘réhabiter leurs corps’.

Ensuite celles qui ne sont pas prêtes pour une psychothérapie et qui viennent pour mieux se sentir dans leur corps. La Technique Alexander leur servira de tremplin, selon la gravité des séquelles de leurs expériences traumatiques.

Ensuite, il y a les autres. Les autres, c’est la majorité des gens, ceux qui n’ont pas connu d’expériences traumatiques à proprement parler, mais qui ont développé des comportements fixes et qui sentent que cela leur ferait du bien de renouer avec plus de vie en eux.

 


Définition de traumatisme :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Traumatisme_psychologique

https://www.cnrtl.fr/definition/traumatisme

A. − MÉD. ,,Ensemble de manifestations locales ou générales provoquées par une action violente sur l’organisme«  (Méd. Biol. t. 3 1972). Traumatisme du corps, du crâne; traumatisme crânien, oculaire; traumatismes dus à un accident; être atteint de céphalée chronique à la suite d’un traumatisme. Mentionnons encore le rôle (…) très exceptionnel du traumatisme opératoire dans l’ablation des amygdales (AviragnetWeillHalléMarie dsNouv. Traité Méd.fasc. 21928, p. 655).Une contusion est un traumatisme et le coup qui a été produit est appelé de même (Lar. Méd.t. 31972).V. trauma ex. de Méd. Biol. t. 3 1972.

B. − PSYCHOL., PSYCHANAL.

1. ,,Violent choc émotionnel provoquant chez le sujet un ébranlement durable«  (GDEL). Traumatisme affectif, psychologique, psychique. Seule une cloison séparait à présent mon lit de celui de mes parents et il m’arrivait d’entendre mon père ronfler: fus-je sensible à cette promiscuité? (…) Vers la même époque, le lever devint un traumatisme si douloureux qu’en y pensant le soir, avant de m’endormir, ma gorge se serrait, mes mains devenaient moites (BeauvoirMém. j. fille, 1958, p. 101).
2. ,,Tout événement subit, brutal, entraînant pour le sujet qui en est victime des transformations plus ou moins profondes, plus ou moins réversibles«  (ThinèsLemp. 1975). Traumatisme infantile. La psychanalyse (…) a peu à peu délaissé la doctrine du traumatisme initial en faveur de l’ambiance traumatisante (ChoisyPsychanal., 1950, p. 120).
3. ,,Excès d’excitation au point que la décharge est impossible et que l’organisme tend à supprimer toute excitation supplémentaire (par exemple par évanouissement)«  (Ancelin Sc. hum. 1982).
Prononc. et Orth.: [tʀomatism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1855 méd. (Nysten); 1926 traumatisme crânien (CodetPsychiatrie, p. 84); 2. a) 1900 traumatisme psychique (Th. FlournoyDes Indes à la planète Mars, p. 268 ds Quem. DDL t. 34); b) 1923 psychol. « choc émotionnel » (ColetteBlé en herbe, p. 90); 1928 traumatisme de la naissance (Lar. mens., juill., Mois sc.: S. Jankélévitch a donné une traduction de l’ouvrage du Dr Otto Rank, le Traumatisme de la naissance). Dér. de traumatique*; suff. -isme*. Cf. gr. τ ρ α υ μ α τ ι σ μ ο ́ ς « action de blesser ». Au sens 2 a, cf. l’angl. psychic traumatism (1898 ds NED Suppl.2), au sens 2 b, titre original de l’ouvrage d’O. Rank: Das Trauma der Geburt, 1924. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Quem. DDL t. 29.